La boulimie, comprendre et traiter, de Martine Flament et Philippe Jeammet (Masson)
Synthèse théorique, mais résultats d’études scientifiques menées sous la houlette de l’INSERM, cet ouvrage, rédigé par les meilleurs spécialistes actuels des TCA, est surtout destiné aux professionnels.
Mais il est aussi précieux pour le grand public sur plusieurs aspects : les diverses approches thérapeutiques, le pronostic d’évolution des maladies, et la conclusion, qui donne une synthèse très lisible des enseignements tirés des travaux de recherche exposés dans le livre.
Anorexie-boulimie, les paradoxes de l’adolescence, de Philippe Jeammet (Hachette littératures, 2004)
Clair, facile et agréable à lire. Premier livre à conseiller aux parents d’adolescents souffrant de troubles des comportements alimentaires.
D’inspiration psychanalytique :
Psychopathologie de l’anorexie mentale, de Bernard Brusset (Dunod)
Soigner l’anorexie et la boulimie : des psychanalystes à l’hôpital, de Philippe Jeammet, Elisabeth Birot, Catherine Chabert (PUF, 2006).
D’inspiration systémique (thérapies familiales) :
L’anorexie chez les adolescentes, de Robert Pauzé et Brigitte Charbouillot-Mangin (Erès, 2001)
Relate essentiellement des cas de patientes, et le suivi dont elles ont bénéficié (avec leur famille).
D’inspiration cognitivo-comportementale :
Anorexie, boulimie, obésité, de Gérard Abfeldorfer (Flammarion, 1995).
Petit guide de thérapie comportementale et cognitive à l’usage des patients (www.afta-anxiete.org)
Pour comprendre de quoi il s’agit lorsqu’on vous parle de ce type de thérapies, très utilisée à l’hôpital notamment.
Vivre et communiquer avec un proche boulimique-anorexique, de Catherine Hervais (InterEditions). Psychothérapeute très active sur le sujet des TCA, dont elle a elle-même souffert, l’auteur donne de nombreux conseils très concrets, aux proches mais aussi, indirectement, aux malades.
On ne peut que partager son approche, avant tout basée sur l’expérience et le pragmatisme. Et la présentation sous forme de questions-réponses en fait une référence précieuse et rassurante pour des lecteurs qui se sentiront moins seuls avec leurs difficultés.
Le site www.enfine.com propose de nombreuses fiches de lecture de ce type d’ouvrages.
Thérapeutiques pour leurs auteurs, ces écrits peuvent être très utiles pour les proches de malades, en leur permettant de mesurer l’ampleur de ce que « leur » malade est susceptible de vivre sans qu’ils puissent l’imaginer.
Un ouvrage à noter, car il a été écrit par un homme :
Moi aussi j’ai été anorexique et boulimique, de Philippe Benzekri (Odile Jacob)
Une histoire mondiale de la table, stratégies de bouche, d’Anthony Rowley (Odile Jacob)
Pour relativiser l’aspect pathologique de certaines conduites alimentaires, et prendre du recul sur la relation à l’alimentation, en la revisitant à travers les âges :
Anorexie mentale et boulimie, le poids de la culture, d’Anne Guillemot et Michel Laxenaire (Masson).
La partie historique se lit comme un roman. La thèse du livre (l’importance des facteurs socio-culturels dans le développement des TCA) n’est pas complètement convaincante, mais elle montre, par sa fragilité même, les avancées qui ont été faites dans la compréhension des TCA depuis la parution de cet ouvrage (1993).
Quelques extraits : « Mystiques et anorexiques se rejoignent dans un égal discrédit des besoins du corps, essayant d’accéder par là à la « pureté des anges » […] comme si la jouissance alimentaire était le prototype de toutes les jouissances humaines ». (p.39)
« La minceur est devenue, dans nos sociétés, non seulement synonyme de beauté, mais également de réussite sociale. Elle est aussi synonyme de maîtrise de son corps, donc de soi-même, qualité requise pour postuler à un certain niveau professionnel. » (p.56)
On pourrait ajouter qu’à une certaine langueur féminine s’oppose aujourd’hui farouchement l’image d’une femme active, qui prend en main sa vie…. Au risque de se laisser déborder par le besoin de contrôle, faute d’avoir pu s’accorder parfois un peu de passivité.
« Alors que le sexe bénéficie aujourd’hui d’une indulgence certaine, le « péché » de gourmandise en est d’autant plus diabolisé, comme si l’équilibre entre les passions résultait d’un mouvement de balancier perpétuellement recommencé. » (p.57)
« C’est dans le balancement entre une structure de personnalité qui « prépare » et une offre sociale qui « déclenche » que se situe le trouble du comportement alimentaire » (p.64).